Isandre, l’Autriche et les valses de Vienne
Expat en Autriche – Isandre est une mère de famille expatriée à Vienne en Autriche avec mari et enfants. Après plusieurs années à voyager à travers l’Europe, dont plus de 15 ans à Genève, elle nous explique comment se passe la vie à Vienne et partage avec nous son expatriation dans la capitale d’un pays parmi les plus riches d’Europe, tant au niveau de la diversité artistique et culturelle, grâce à son patrimoine (plus de 40 sites et monuments classés rien qu’à Vienne), qu’en matière de qualité de vie.
Expat en Autriche, l’interview d’Isandre :
D’où viens-tu, Isandre, et qu’est-ce que tu fais à Vienne ?
D’où viens-tu est toujours une question à laquelle j’ai du mal à répondre, car ayant un père militaire, j’ai changé régulièrement d’endroit depuis ma petite enfance. Mais ma famille est du Sud de la France, et une partie est d’origine italienne. Ce que je fais à Vienne : je découvre cette ville magnifique, à l’histoire et à la culture très riche, et j’essaie de perfectionner mon allemand. Je suis rédactrice et traductrice, et je voulais améliorer mon niveau dans cette langue. Avec Internet, je peux travailler de partout. J’ai également créé un blog la Plume d’Isandre (Voir). J’y parle d’écriture, de livres mais aussi de Vienne et de Genève et de ce que j’y fais.
Où étais-tu avant et pourquoi avoir choisi l’Autriche ?
Auparavant, j’ai passé 17 ans dans la région genevoise, parfois à Genève, parfois dans le Pays de Gex. Mon mari voyage beaucoup pour son travail et il était souvent en escale entre deux avions à Vienne, et en fait, nous nous sommes décidés un jour sur un coup de tête (un coup de coeur a dit une amie), plutôt que de l’attendre où nous étions, nous avons décidé de voyager un peu aussi, en restant sur son trajet. Nous nous sommes décidés en 15 mn et ensuite, tout s’est mis en place très facilement et très vite. Les arguments décisifs pour cette ville ont été: la présence d’un lycée français pour nos enfants, la possibilité de se perfectionner en allemand, la qualité de vie et la beauté de la ville elle-même (que je ne connaissais pas encore cependant, mais dont mon mari m’avait parlé) et un contact que j’ai noué sur le groupe Expat Value, qui m’a fortement encouragée à y aller, m’a fourni tous les renseignement dont j’avais besoin, et a fait le lien avec l’association Vienne Accueil, qui a été mon point de référence ensuite. Je suis un cas particulier, les francophones que je rencontre travaillent en Autriche, ou leur conjoint ou encore sont en couple avec un(e) autrichien(ne).
Tu es installée depuis combien de temps ?
Nous sommes arrivés le 26 août 2015.
Comment se sont passées ton expatriation et ton installation ?
Nous avons décidé de partir fin juin, nous avons d’abord vérifié qu’il y avait de la place pour mes enfants au lycée français, c’était déterminant pour nous, puis mon mari est allé visiter des appartements début août et nous avons emménagé fin août. Nous avons choisi de prendre un appartement en grande partie meublé car ne sachant pas pour combien de temps nous venions, nous sommes arrivés avec les valises et n’avons pas fait de déménagement. L’installation a ensuite été facilitée par la gentillesse de notre propriétaire et de notre gardien d’immeuble.
Est-ce qu’il y a des démarches spéciales pour partir vivre en Autriche ?
L’Autriche se trouvant dans l’Europe, cela simplifie beaucoup les choses. On peut séjourner 3 mois dans n’importe quel pays européen sans avoir besoin de demander d’autorisation à quiconque. Mais, si on réside en Autriche, il faut faire une déclaration de résidence dans son quartier dans les 3 jours après son arrivée (3 jours ce n’est pas très facile à respecter, d’autant que l’on a besoin de la signature du propriétaire, j’ai dépassé un peu sans avoir de soucis…). En revanche, si on reste plus de 3 mois, on a une deuxième déclaration de résidence à faire, au bout de 4 mois, et celle-là est un peu plus compliquée. Il faut arriver très tôt car il y a beaucoup de monde et seulement un certain nombre de « tickets d’attente », emmener les enfants à partir de 14 ans alors que c’est ouvert les jours de classe, fournir des justificatifs et certains doivent être traduits en allemand ou anglais. J’ai dû m’y reprendre à 3 fois pour y arriver.
Tu as peut-être dû quitter amis et famille ? Comment gardes-tu le contact avec eux ?
Je me suis un peu éloignée, oui. Dans l’esprit français, Vienne semble très loin, alors qu’on est à 1h15 de vol de Genève….On se contacte par Skype et vu l’intérêt de la ville, nous commençons à recevoir des visites. Facebook permet aussi de garder pas mal de liens, ainsi que les mails. Et je reviens quand même régulièrement.
Facebook et vie privée ne font pas bon ménage, même avec un compte privé (risque de piratage, usurpation d’identité, vol des données, etc.)… Fais-tu attention à ce que tu partages ?
Oui, j’ai un groupe secret avec seulement des amis proches et de la famille, que j’invite moi, pour tout ce qui est très personnel, et même là, je partage très rarement des photos de mes enfants. J’hésite beaucoup à partager mes textes d’écriture créative, car les règles sur les droits d’auteur ne sont pas très claires. Pour mes créations, je préfère utiliser mon blog.
Qu’est-ce qui t’as le plus surpris à Vienne ?
De me sentir autant perdue au début. Je pensais connaître la culture germanophone, ayant appris l’allemand, étant allée souvent en Allemagne et parfois en Suisse allemande, mais l’Autriche, c’est encore différent. En même temps, comme on est en Europe, on s’attend à ne pas être très dépaysé. Mais l’Autriche a une identité très forte, et je trouve que si en France, on connaît son histoire, on ne connaît vraiment pas bien cette identité ni la culture autrichienne. D’un autre côté, je trouve cela très agréable, après avoir trouvé que les pays occidentaux commençaient à se ressembler de plus en plus, avec les mêmes magasins partout, par exemple. A Vienne, il faut retrouver ses repères… C’est parfois un jeu de piste.
Qu’est-ce qui te plaît le plus en Autriche et en particulier à Vienne ?
Pour l’instant, je n’ai vu que Vienne. Ce que j’aime à Vienne, c’est la manière dont on en tombe amoureux presque immédiatement. C’est une ville magnifique, qui possède beaucoup de charme. On peut profiter de beaucoup d’opportunités sans que ce ne soit trop difficile d’accès. C’est aussi une ville très aérée et où l’on se sent en sécurité.
Quelle qualité préfères-tu chez les Autrichiens ?
Ce que je préfère chez les Autrichiens, c’est leur capacité à être très moderne, mais sans vivre dans le stress permanent, en gardant une véritable qualité de vie et tout en restant attaché à leur culture, leur identité et leur histoire très riche. Une autre chose que j’apprécie, c’est leur sens de la fête. C’est vraiment rare qu’il n’y ait pas une bonne raison pour faire la fête ! Et en beauté, de préférence.
3 idées de sorties le soir, après le boulot ?
Alors je suis un peu embêtée, je sors peu le soir, pour raisons de santé et pour rester avec mes enfants. Mais écrivant de chez moi, je peux sortir quand je veux, et pas seulement le soir…Mais ne t’en fais pas, tu vas trouver. Les Viennois organisent beaucoup d’évènements car le réseautage est important pour eux mais ce n’est pas toujours au même endroit. Les groupes facebook sont très intéressants pour être au courant. Il y a bien sûr aussi beaucoup de spectacles et de concert. Bien sûr, si tu viens pendant la période de Noël, on va boire un vin chaud ou un punch non alcoolisé dans un des très nombreux marchés de Noël. Si tu sors avec moi, dans la journée, on va dans un café typique viennois, et on s’y raconte nos secrets une bonne partie de l’après midi. Sinon, comme mon but est de découvrir le plus possible et qu’il y a vraiment des milliers de choses à voir, je n’ai pas d’endroit de référence. Je n’ai pas encore testé les Heuriger, on pourrait peut-être aller voir ça ensemble ?
Je viens te rendre visite à Vienne le week-end prochain, quel est l’endroit où tu m’emmènes direct ?
Je te fais faire le grand tour, à pieds, on passe devant l’église vôtive, puis l’hôtel de ville, ensuite le Parlement, tu jettes un coup d’oeil sur la place Marie-Thérèse qui se trouve devant le quartier des musées, on tourne sur la Heldenplatz, on rentre dans le Hofburg, on tourne ensuite sur la place St Joseph, on jette un coup d’oeil sur l’Albertina Museum, puis demi-tour et on fait un détour sur le Graben, on passe devant l’église St Pierre et on va voir la cathédrale, puis on revient on passe par le passage Ferstel et on se retrouve sur le Freyung, et de nouveau à l’église vôtive. Si on rentre chez moi, on jette un coup d’oeil sur l’Institut Français, le Palais Clam Gallas, qui sera l’Ambassade du Quatar l’an prochain, parce que la France le lui a vendu.Et on discute de notre point de vue à ce sujet… Ensuite, je n’ai plus rien à faire, à moins d’avoir les yeux et l’esprit complètement bouché, Vienne vient de te prendre sous son charme et tu as vraiment beaucoup de choses que tu meurs envie de visiter dans les jours qui viennent.Plus toutes celles qui n’étaient pas sur le circuit….et celles qui y étaient mais que je n’ai pas citées. Et comme Vienne est une ville où on se déplace facilement, tu te fais ton propre programme sans difficultés.
En tant qu’expat en Autriche, tu te déplaces comment ? En voiture ou à moto ? En transport en commun ? À vélo ?
En transports en commun (tram et métro) et à pieds.Nous n’avons pas emmené de voiture. Pas besoin à Vienne, les transports en commun sont vraiment bien et le centre ville n’est pas fait pour les automobiles.Des âmes charitables nous ont juste emmenés deux fois chez Ikea à notre arrivée,c ‘est le seul moment où nous avons eu besoin d’une voiture. Pour qui souhaite se déplacer en vélo, il y a des pistes cyclables partout et des endroits oû on peut en emprunter. En tant que piéton, il faut d’ailleurs s’habituer à faire attention aussi aux vélos.
Qu’est-ce qui te manque le plus ? La Suisse ? La France ?
Mes neveux et filleuls, que je peux voir moins souvent. Mais sinon ce qui me manque c’est de voir le lac et les montagnes, comme dans la région de Genève. En fait, la Suisse me manque plus que la France. Que l’on me réponde en français, ça me manque des fois histoire de tout comprendre… pas le français tout court car je suis dans un quartier oû il y a beaucoup de français et je rencontre beaucoup de francophones. Et les pains au chocolat (mais ils ont une bonne concurence avec la pâtisserie viennoise).
Si c’était à refaire, tu changerais quoi ?
Si j’avais une baguette magique, je changerais ma santé, pour pouvoir en profiter encore plus,mais sur ce que je peux influencer mais sinon pas grand chose. Je viendrai avec un ordinateur de meilleure qualité peut-être. Difficile d’en acheter un sur place à cause des différences de clavier. Je prendrai aussi des habits un peu plus « classe » dès le départ. Je ne m’attendais pas à être invitée à l’ambassade française, par exemple.
Est-ce qu’il y a un autre pays qui t’intéresserait ?
J’aimerais retourner en Suisse plus tard. J’ai aussi vécu en Italie, à Rome et j’aimerais bien y retourner. Mes enfants rêvent de vivre à Londres, où l’un d’eux étudie et cela ne me déplaîrait pas.Pour l’instant, je profite de Vienne, dont je sens que j’aurai du mal à partir. Je me sens profondément européenne et ne me vois pas vivre sur un autre continent. Mais sait-on jamais…
Pour finir, tu as des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s’expatrier en Autriche ?
Oui, je vous conseille de contacter l’association Vienne Accueil (Voir) qui vous aidera beaucoup à vous intégrer, à savoir quelles démarches vous devez faire, à comprendre les différences culturelles autrichiennes. En plus d’aider à l’accueil des personnes francophones, elle propose aussi de nombreuses activités et des visites de très grande qualité, en échange d’une cotisation qui n’est pas très élevée. J’ai également beaucoup été aidée par mon tandem autrichien, il s’agit d’un échange, je l’aide à perfectionner son français , elle m’aide à perfectionner mon allemand et on échange sur nos pays aussi. Si vous avez la possibilité de nouer un tel contact, c’est une aide précieuse (et ça vous permet aussi de ne pas rester qu’avec des francophones). Trouver du travail sur place n’est pas impossible, mais pas forcément facile et il est vraiment recommandé d’avoir un bon niveau d’allemand pour y arriver.
Isandre, merci pour avoir pris le temps de répondre à nos questions et d’avoir partagé avec nous, ton expatriation en Autriche. 🙂
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Audrey,
Merci pour cette interview très intéressante.
J’aime beaucoup les vacances en Autriche en montagne dans le Tyrol. J’y aime l’air, les fêtes culturelles, l’accueil autrichien dans les refuges de montagne où nous sommes toujours reçus comme des hôtes, leurs chansons mêlant la joie, les rires et leur culture.
Parfois, je me dis que j’y habiterai bien. Alors pourquoi pas ?
Merci Isandre !