Les couleurs du Brésil de Lili Plume
Vivre au Brésil – Lili Plume est une mère de famille de 38 ans expatriée à côté de Sao Paulo au Brésil. Professeur des écoles depuis plus de 15 ans, elle est à la fois sportive et baroudeuse, fêtarde et aussi un peu artiste. Elle a fait le choix de s’expatrier au Brésil en famille avec mari et enfant pour vivre de nouvelles aventures sous le soleil de l’Amérique du Sud. Elle nous livre de nombreux détails sur son expatriation brésilienne ainsi que sur la vie au quotidien.
Vivre au Brésil : l’interview de Lili Plume, Française expatriée :
Bonjour Lili Plume ! D’où viens-tu et que fais-tu au Brésil ?
Je suis Alsacienne d’origine mais avant mon expatriation, je vivais en France dans la région lyonnaise. Aujourd’hui je vis au Brésil à São José dos Campos, une ville de la taille de Lyon à une heure et quart de São Paulo.
Pourquoi avoir choisi le Brésil pour t’expatrier ?
Mon mari, ingénieur en plasturgie chez un équipementier automobile, a eu une proposition d’expatriation au Brésil. J’ai alors demandé une disponibilité à l’Education Nationale, pris mon fils sous le bras et on est partis !
Tu es installée depuis combien de temps au Brésil ?
Je suis expatriée depuis maintenant deux ans et demi.
Comment se sont passées ton expatriation et ton installation ?
Une véritable épopée ! C’est d’ailleurs pour ça que j’ai décidé un jour d’écrire un livre. Quelle aventure! Et qui a commencé avant même notre arrivée là-bas! Les hésitations du début, des nuits de « je pars je pars pas je pars je pars pas je pars je pars pas… » à devenir folle… Je me suis heurtée à ma hiérarchie, menacé de passer par la fenêtre s’ils ne me donnaient pas ma disponibilité. On a eu des formations culturelles aussi utiles qu’effrayantes à propos de tous les dangers qui nous attendaient là-bas! Et puis il a fallu mettre tous nos meubles dans un conteneur, conteneur qui n’est arrivé que deux mois après notre installation! Changement de climat radical, on est passé de zéro degré à quarante. On ne parlait pas un mot de portugais, langue très difficile à comprendre au début avec l’accent brésilien. Des moments de solitude face à des gens qu’on ne comprenait pas et qui ne nous comprenaient pas! Dans une ville où très peu de brésiliens parlent anglais! Mon mari au travail et mon fils à l’école, j’ai très vite compris ce que le mot RIEN signifiait: pas d’amis, pas de famille, pas de voiture, pas de téléphone, pas de travail, pas de communication possible… Et puis, grâce à l’école bilingue de mon fils, j’ai commencé à faire des connaissances: des mamans mexicaines, argentines, vénézuéliennes. Grâce à Facebook, j’ai découvert le groupe des francophones et des anglophones de la ville. Petit à petit, ma vie sociale a pris forme… Notre installation dans notre maison, une fois nos meubles arrivés, a été une histoire brésilienne haute en couleur ! Parce qu’au Brésil, rien n’est simple ! Faire fonctionner son électroménager sachant que les normes électriques varient d’une ville à l’autre ou se faire comprendre dans les démarches administratives au téléphone pour avoir internet, l’eau, l’électricité… Et puis surtout, au Brésil, tout est possible ! Comme de chercher sa voiture dans toute la ville pendant trois jours parce qu’on ne sait pas dans quel garage la remorqueuse a bien pu la déposer ! Ou de se faire dérober, sur l’autoroute de São Paulo, tout son électroménager avant même d’avoir été livré. Et face à ces situations complètement surréalistes, les Brésiliens autour de nous n’ont cessé de nous répéter : « Fica tranquila ! Deixa comigo ! » (Ne vous inquiétez pas, on s’en occupe) Une phrase qui ici, est le signal clair qu’au contraire, rien ne va se régler simplement !
Est-ce qu’il y a des démarches spéciales pour partir vivre au Brésil ?
L’entreprise de mon conjoint s’est occupé de son visa et de celui de notre fils. Pour le mien, on a eu quelques difficultés car on n’était que PACSés. (Bref mieux vaut être mariés au Brésil!) Il a fallu sur place faire une demande d’ « União Estavel » (une union civile semblable au PACS) pour pouvoir demander ensuite mon visa. Ca a pris énormément de temps. On est venu avec un permis de conduire international qui n’est valable ici que six mois. Ensuite, il fallu passer quelques tests pour obtenir le permis brésilien. Très vite, on a également eu un CPF. C’est un numéro fiscal très important ici qui permet d’ouvrir un compte, avoir un abonnement téléphonique, payer sur Internet (chambre d’hôtel, billets d’avion, places de concert, de cinéma, de match de footbal…), acheter de l’électroménager, de l’électronique…
Tu as peut-être dû quitter amis et famille ? Comment gardes-tu le contact avec eux ?
Je communique avec eux grâce à Skype et Facebook. Mon livre s’est d’ailleurs construit au départ sur Facebook ! Une sorte de journal quotidien qui racontait mes tribulations.
Qu’est-ce qui t’as le plus surpris au Brésil ?
La ville où je vis doit être l’une des plus sûre du Brésil (très industrialisée, plus riche, beaucoup d’étrangers expatriés..;) et donc pas à l’image du tableau catastrophique qu’on a pu nous dépeindre avant de venir: insécurité, attaques à main armée, etc…(Même si ça peut arriver !). Dans le pays : les merveilles naturelles. Ce pays est un rêve. Chaque weekend, on peut aller sur une plage différente et à chaque fois plus belle. Des villes coloniales, des déserts de dunes de sable blanc avec des lagons d’un bleu cristallin, des chutes d’eau impressionnantes au milieu de la forêt tropicale. Le climat paradisiaque: très chaud et humide en été. Et en hiver, c’est encore mieux : normalement chaud avec toujours un magnifique ciel bleu. Les fruits et jus de fruits délicieux. Les barbecues tous les week-end! Et les pães de queijo (beignets au fromage) Un vrai régal! Des fêtes tout le temps! (des anniversaires en permanence…où toute la famille est invitée…). Ce qui frappe aussi au Brésil, c’est la différence entre les riches et les très très pauvres (favelas..)
Quelle qualité préfères-tu chez les Brésiliens ?
Leur gentillesse et leur accueil ! Partout c’est des sourires, des abraços (embrassades chaleureuses très courantes ici) des gens qui entrent sans cesse en contact avec vous pour vous souhaiter la bienvenue dans le pays (même après deux ans de vie ici!) vous demander si le Brésil vous plait, vous exprimer l’admiration qu’ils ont pour la France et vous demander si, par hasard, vous ne donneriez pas des cours de Français ! (tout le temps !)
3 idées pour sortir le soir, après le boulot ?
Edo Zushi, un restaurant japonais délicieux. il faut savoir que le Brésil a la concentration japonaise la plus importante au monde hors Japon! On peut manger des sushis pour un prix dérisoire et ce, tous les jours ! Mais les meilleurs sushis à São José (et les plus chers aussi) sont à Edo Zushi ! Le Guten Bier pour la vue sur le Banhado (un grand espace vert autour de São José), ses délicieuses bières et ses concerts ! Le SantOnofre Boteco Bistrô pour ses concerts également et ses spectacles de stand up !. Le meilleur moyen d’apprendre tout le vocabulaire fleuri de la langue brésilienne grâce à des jeunes artistes plein de talent.
Je viens te rendre visite au Brésil le week-end prochain, quel est l’endroit où tu m’emmènes direct ?
Sans hésiter: à Rio de Janeiro. Cette ville est magique. Pleine de contrastes. Aussi belle, riche qu’inquiétante… La vue au sommet du Pain de Sucre doit être une des plus belle vue au monde. Surtout au coucher du soleil…
Tu te déplaces comment ? En voiture ou à moto ? En transport en commun ? À vélo ?
Au Brésil, on se déplace principalement en voiture. Pour une question de sécurité, on va d’un endroit sécurisé à un autre. On peut se balader à pied dans le centre des villes (São José, Rio, São Paulo…) dans des endroits où il y a du monde (préférable) mais de manière générale les balades à pied ou à vélo sont déconseillées, surtout dès la nuit tombée (vers 18 heures).
Qu’est-ce qui te manque le plus de France ?
La liste est énorme ! La famille, tous mes amis…La nourriture, le vin, le fromage, la baguette de pain, les croissants, flâner en ville en soirée, au café-théâtre, au cinéma, en soirée salsa, à des concerts ou des festivals… Moi qui m’y suis pourtant mise tardivement : le ski ! Le système de santé bien plus sûr. Ici mieux vaut ne pas tomber sur un médecin au hasard…Mais aussi, les magasins de vêtements, plus sobres, plus discrets et à ma taille ! Étant très fine et la Brésilienne plutôt ronde dans cette région du Brésil, j’ai tout le mal du monde à m’habiller ! Même les adolescentes ici n’ont pas mes mensurations ! Et puis l’humour français, et leur second degrés! Leur esprit critique…
Si c’était à refaire, tu changerais quoi ?
Peut-être que j’apprendrais le portugais avant de partir….parce que les débuts linguistiques ont été difficiles!
Est-ce qu’il y a un autre pays qui t’intéresserait ?
En vrac, Etats-Unis, l’Angleterre, l’Italie, l’Indonésie, l’Australie, le Japon, mais étrangement, l’entreprise de mon conjoint a préféré s’implanter dans des endroits beaucoup moins exotiques, par exemple dans le nord de l’Allemagne ou dans des villes industrielles du centre de l’Angleterre !
Pour finir, tu as des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s’expatrier au brésil ?
Mon conseil serait de s’intégrer de manière dynamique: prendre le plus tôt possible des cours de langue pour passer les premières difficultés linguistiques. Créer des liens en rencontrant le maximum de personnes, même françaises, toutes les rencontres sont importantes. Surtout pour le moral ! Et puis les amis Brésiliens, (en tous cas à São Jose dos Campos, je ne peux pas parler pour les grandes villes comme São Paulo ou Rio) viennent, d’après moi, dans un second temps. C’est normal. Il est toujours plus facile d’entrer en contact avec des étrangers dans la même situation que soi ! Les Brésiliens aussi adorables et gentils soient-ils, ont leur famille, leur vie! Il faut donc un peu plus de temps pour rentrer dans leur univers… Et puis ici il faut vite apprendre à se détendre, changer de rythme…Les problèmes ne se résolvent pas rapidement…c’est une autre philosophie de la vie…Et enfin, une fois passée la période d’adaptation, il est important de se trouver un projet de vie ! Travailler officiellement au Brésil, pour nous femmes d’expatriés, c’est quasiment impossible (surtout en ce moment, en pleine période de crise) Alors mon conseil serait de profiter de cette parenthèse pour tenter autre chose et surtout ne pas sombrer dans la déprime. La plupart de mes amies ont une activité : encadrer des enfants dans une favela dans le cadre d’ associations bénévoles, cours de Français, écriture d’un blog, cuisine et vente de produits français sur les marchés, confection d’habits sur mesure ..
Lili, un grand merci pour avoir pris le temps de répondre à nos questions et partagé avec nous ton expatriation brésilienne. 🙂
Pour en savoir plus sur l’expatriation de Lili Plume : http://liliplumedobrasil.over-blog.com
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